Tuesday, July 17, 2018

Derrière le masque de La Riposte : ni socialisme ni indépendance Pour un parti léniniste ! Pour l’indépendance du Québec !

Derrière le masque de La Riposte : ni socialisme ni indépendance
Pour un parti léniniste !
Pour l’indépendance du Québec !

L’oppression du Québec est à la racine de l’État canadien et la lutte pour la libération du joug anglophone a toujours été un puissant moteur pour la lutte de classe. La question nationale est la question stratégique pour la révolution au Canada et au Québec. Au cœur du programme de la Ligue trotskyste se trouve notre engagement pour la libération nationale et pour la république ouvrière du Québec. Pour mener cette lutte, nous cherchons à construire un parti sur le modèle des bolchéviks, indépendant de tous les partis bourgeois ou réformistes. C’est en suivant l’exemple de la Révolution russe et en luttant pour la dictature du prolétariat que la classe ouvrière et tous les opprimés pourront s’émanciper.
Diamétralement à l’opposé de cette perspective on trouve les réformistes de La Riposte socialiste, le groupe au Québec de la Tendance Marxiste Internationale (TMI). Comme nous l’avons montré dans le premier numéro de République ouvrière (RO), la position de ce groupe a toujours été de s’opposer à la lutte de libération nationale du Québec. Dans son article « La question nationale et la lutte des classes au Québec » (12 janvier 2018), La Riposte adopte une nouvelle posture et emploie un langage qui peut sembler sympathique à la lutte contre l’oppression nationale. L’article cite Lénine et le poème Speak White, s’oppose à la Loi sur la clarté et parle d’anglo-­chauvinisme et « d’État fédéral canadien réactionnaire ». Mais loin d’être une sérieuse révision de leur programme, il s’agit d’un article qui cherche à cacher leur réelle position. Comme un drapeau, La Riposte peut voler dans le sens du vent, mais ne peut s’éloigner du poteau qui le supporte : toute la politique de La Riposte tourne autour de la social-­démocratie canadienne.
Contrairement à Lénine qui cherchait à libérer la classe ouvrière de l’emprise idéologique des partis réformistes de la Deuxième Internationale, La Riposte fait miroiter l’illusion que l’élection du Nouveau Parti démocratique pourrait permettre de construire le socialisme. En cherchant à maintenir à tout prix l’unité avec le NPD, ils s’adaptent à son programme procapitaliste d’unité canadienne. C’est de là que provient leur opposition à l’indépendance du Québec, mais aussi leurs illusions réformistes dans l’État capitaliste qu’ils pensent pouvoir mettre au service des travailleurs. Ils soutiennent par exemple que la police et les gardiens de prison, les chiens de garde des capitalistes, sont des « travailleurs en uniforme » qui peuvent être gagnés au côté de la classe ouvrière. Au Québec, La Riposte cherche aussi à construire la social-­démocratie canadienne, mais cette fois dans Québec solidaire, un parti petit-­bourgeois à posture populiste qui n’a même pas la prétention d’être un parti de la classe ouvrière (voir « QS et GND : charlatans populistes », RO no 1, automne/hiver 2017-2018). En cherchant à concilier l’anglo-­chauvinisme du NPD au milieu nationaliste de QS, La Riposte est amenée à faire d’impressionnants numéros de funambulisme. Toutefois, ces acrobaties ne peuvent tenir devant une analyse marxiste sérieuse.
Léninisme et question nationale québécoise
Contrairement aux théories confusionnistes des réformistes, le point de départ léniniste sur la question nationale est relativement simple. Il s’agit avant tout de l’opposition à l’oppression d’une nation par une autre. Comme le disait Lénine :
« Le programme de la démocratie ouvrière dans la question nationale, le voici : suppression absolue de tout privilège pour quelque nation et quelque langue que ce soit ; solution du problème de l’autodétermination politique des nations, c’est-à-dire de leur séparation et de leur constitution en État indépendant, par une voie parfaitement libre, démocratique. » 
— « Notes critiques sur la question nationale », 1913
L’application de ces principes à une nation donnée dépend de son développement spécifique. Notre appel à l’indépendance du Québec sans condition préalable, que ce soit sous le capitalisme ou dans un État ouvrier, découle de notre compréhension de l’oppression historique du Québec dans le Canada.
Selon La Riposte, « la question nationale — et plus précisément la question du Québec — a dominé la politique canadienne depuis les années 1970 » (12 janvier 2018). En réalité, la question de l’oppression nationale du Québec est déterminante dès la Conquête de 1759 lorsque l’empire britannique a conquis le Québec en l’occupant militairement, piétinant du même coup les droits démocratiques des francophones. Chaque document constitutionnel canadien a comme prémisse la ­subjugation du Québec. Toute l’histoire du Québec est une lutte contre ­l’oppression anglophone et pour le droit d’exister en tant que nation. La lutte de classe et la lutte contre l’oppression nationale sont indissociables, et ce jusqu’à aujourd’hui. On ne peut séparer la rébellion des Patriotes, les crises de la conscription, la grève de l’amiante ou la Révolution tranquille de la lutte pour la libération nationale du Québec.
La Riposte fait maintenant des pieds et des mains pour faire croire qu’ils sont contre l’oppression du Québec. Ils se défendent notamment en affirmant :
« Cela ne signifie pas que les marxistes s’opposent à l’indépendance du Québec. Rien ne saurait être plus éloigné de la vérité. En tant que nation opprimée au sein de la fédération canadienne, nous défendons vigoureusement le droit du Québec à l’autodétermination. Cela signifie lutter contre l’anglo-­chauvinisme, l’impérialisme anglophone et toute forme d’assimilation forcée. »
Ne vous laissez pas tromper. Ils affirment plus loin que : « Dans le contexte actuel, nous croyons que de mettre l’accent sur l’indépendance est nuisible au mouvement. » Donc pour La Riposte, promouvoir l’indépendance, la seule solution conséquente pour mettre fin à l’oppression nationale, serait... « nuisible ». Ces réformistes peuvent faire toutes les déclarations qu’ils veulent, mais dans le contexte du Québec, on ne peut pas être pour la libération nationale en s’opposant à l’indépendance. Pour La Riposte, la libération nationale n’est pas une question stratégique ou de principe, mais dépend plutôt du milieu social-­démocrate (ou bourgeois) où leur organisation tente de manœuvrer.
Indépendance de classe contre capitulations opportunistes
En tant que léninistes, nous luttons pour l’indépendance du Québec et pour la révolution socialiste. Nous cherchons à diriger la lutte de libération nationale contre toutes les ailes de la bourgeoisie et vers la prise du pouvoir de la classe ouvrière. Les partis indépendantistes bourgeois et petits-­bourgeois (PQ et QS) sont des obstacles à cette perspective. L’absence d’une alternative prolétarienne et révolutionnaire pour l’indépendance laisse le champ libre aux nationalistes qui peuvent canaliser la lutte de libération nationale et les luttes sociales en appui électoral.
Puisque La Riposte ne peut concevoir aucune voie pour les travailleurs indépendamment des partis réformistes ou ouvertement capitalistes, ils ne peuvent dissocier la lutte contre l’oppression nationale des dirigeants nationalistes de ces mouvements. Dans son article sur la question nationale, La Riposte utilise cette méthodologie pour dépeindre la lutte de libération nationale du Québec comme étant essentiellement réactionnaire :
« la question nationale a constamment été utilisée pour couper court à la lutte des classes, pour amadouer les syndicats et pour détruire les traditions militantes de façon à démobiliser et paralyser les travailleurs devant les attaques d’une bourgeoisie québécoise de plus en plus agressive. »
Ce n’est pas la question nationale qui détourne les luttes, mais l’appui politique donné par la gauche et les syndicats aux partis nationalistes bourgeois, notamment le PQ. De son côté, La Riposte s’oppose à l’indépendance et en plus traverse la ligne de classe en construisant QS — qui, si élu, administrerait l’État capitaliste et attaquerait les travailleurs tout comme le PQ. Fondamentalement, si les travailleurs québécois sont si solidement liés par le nationalisme à leur propre bourgeoisie, c’est justement parce qu’ils sont victimes d’oppression nationale. Face à l’État fédéral qui opprime le Québec, et aux dirigeants du mouvement ouvrier anglophone qui se joignent au chauvinisme de leur bourgeoisie, il est facile pour les nationalistes québécois d’exploiter la colère légitime contre l’oppression pour pousser le mensonge que bourgeois et travailleurs du Québec ont un intérêt commun.
Toutes les sociétés capitalistes sont empreintes de chauvinisme et de racisme ; le Québec ne fait pas exception. Il est impératif pour les communistes de s’opposer à toutes les mesures racistes et antimusulmanes telles que la loi 62. Mais dans son article, La Riposte utilise le chauvinisme bien réel des nationalistes québécois comme prétexte pour s’opposer à l’indépendance. En réalité, loin de renforcer le nationalisme, la séparation du Québec couperait l’herbe sous le pied des nationalistes, et les exposerait encore davantage comme les ennemis jurés des travailleurs et des minorités opprimées.
Tout en dénonçant ici et là l’anglo-­chauvinisme, le but de l’article de La Riposte est de montrer que c’est principalement le nationalisme québécois qui est réactionnaire et que l’unité du prolétariat va se construire en mettant de côté la libération nationale du Québec. Au contraire, c’est en s’opposant au chauvinisme des oppresseurs grands-­russes que les bolchéviks ont pu gagner la confiance des nations opprimées dans la Russie tsariste et mener la Révolution russe. Dans l’Histoire de la Révolution russe (1932), Trotsky contraste la politique de Lénine à celle de la social-­démocratie autrichienne :
« Alors que le bolchevisme s’orientait vers une explosion des révolutions nationales depuis des dizaines d’années, éduquant dans cette vue les ouvriers avancés, la social-­démocratie autrichienne s’accommodait docilement de la politique des classes dominantes, parlait en avocat de la cohabitation forcée de dix nations dans la monarchie austro-­hongroise et, en même temps, étant absolument incapable de réaliser l’unité révolutionnaire des ouvriers de différentes nationalités, les cloisonnant dans le parti et dans les syndicats en sens vertical. »
Écosse, Catalogne : La Riposte s’enfonce dans ses contradictions
Pour démontrer qu’aujourd’hui, au Québec, la question nationale est utilisée contre la question de classe, La Riposte contraste le mouvement pour l’indépendance avec ceux de l’Écosse et de la Catalogne, affirmant que « tant en Écosse qu’en Catalogne, il est assez clair que les mouvements autour des récents référendums ont fait progresser la lutte des classes » ; alors qu’« au Québec, nous avons assisté à un processus presque totalement contraire à ce qui s’est passé en Catalogne ou en Écosse » (12 janvier 2018). Encore une fois, la position de La Riposte n’a rien à voir avec l’évolution historique de ces nations, ni avec la libération nationale, mais plutôt avec les directions petites-­bourgeoises et bourgeoises de ces mouvements.
L’Acte d’union de 1707 entre l’Angleterre et l’Écosse a fait de cette dernière le partenaire junior dans la construction de l’empire britannique. Historiquement, le nationalisme écossais était faible et le mouvement ouvrier anglais, gallois et écossais menait des batailles conjointes. Mais depuis le reflux des luttes de classe qui a suivi la défaite de la grève des mineurs britanniques de 1984-­85, le nationalisme écossais a été alimenté par les politiques chauvines de Westminster contre l’Écosse, une nation opprimée. Nous nous opposons fermement à toute expression de chauvinisme anglais et nous avons toujours été pour le droit à l’autodétermination de l’Écosse. Le cas de l’Écosse est différent de celui du Québec, dont toute l’histoire est une résistance à la conquête et à l’assimilation, et où l’application du droit à l’autodétermination ne peut signifier autre chose que de lutter pour l’indépendance. En Écosse, lors du référendum de 2014, notre section britannique n’appelait ni à un vote pour le « oui », ni à un vote pour le « non » (voir l’article « Behind ­Scotland’s no vote on independence », Workers Hammer no 229, hiver 2014-­2015). Bien que le peuple écossais puisse en décider autrement dans le futur, l’issue du référendum a montré que le droit à l’autodétermination peut aussi signifier le droit de ne pas se séparer.
La Riposte affirme que le mouvement d’indépendance écossais, contrairement à celui du Québec, fait avancer la lutte de classe parce que :
« Comme l’Écosse n’avait pas de fortes traditions indépendantistes, le mouvement a été vu comme étant anti-­establishment. Le SNP [Scottish National Party] a abandonné son image de “tartan tories” (“conservateurs en kilts”) et s’est présenté comme un parti social-­démocrate. »
— 12 janvier 2018
Le SNP n’est aucunement un parti ouvrier, mais simplement un parti nationaliste bourgeois qui appuie l’Union européenne et l’OTAN, et dont la version de l’« indépendance » écossaise conserverait la monarchie britannique et la livre sterling. La position de La Riposte n’a rien à voir avec la volonté de la nation écossaise, mais simplement avec l’appétit opportuniste des confrères écossais de La Riposte de s’accrocher au SNP bourgeois. Le contraste fait avec le Québec est d’autant plus frauduleux puisqu’en 2013 la TMI était tout aussi opposée à l’indépendance de l’Écosse qu’à celle du Québec :
« Nous avons besoin de l’unité de la classe ouvrière britannique, armée d’un programme socialiste et d’un mouvement ouvrier combatif. C’est pour cela que Socialist Appeal est favorable à une campagne socialiste pour le “non” en plus de lutter pour des politiques socialistes dans le mouvement ouvrier. »
— « Yes or No? A Marxist View on Scottish Independence », 20 septembre 2013 (traduit par nos soins)
Malgré ses appétits contradictoires, rien n’allait détacher la TMI de ses ancrages dans l’unionisme chauvin du Parti travailliste britannique.
Dans le cas de la Catalogne, il s’agit d’une nation opprimée tant par l’Espagne que par la France et nous appelons à l’indépendance au nord et au sud des Pyrénées — pour une république ouvrière de Catalogne ! Depuis des centaines d’années, les Catalans luttent contre leur assimilation exprimant ainsi leur désir d’exister en tant que nation. L’indépendance de la Catalogne serait non seulement un énorme coup porté contre la prison des peuples espagnole, mais aussi contre le bloc impérialiste réactionnaire de l’Union européenne.
Pour la TMI et La Riposte, l’élément déterminant c’est le « mouvement », pas la libération nationale basée sur l’indépendance de classe. Ils supportent le parti bourgeois anti-­indépendance Podemos, en plus des petits-­bourgeois nationalistes catalans de la Candidatura d’Unitat Popular. En fait, ils sont historiquement contre l’indépendance de la Catalogne. Trois semaines avant le référendum ils affirmaient avec mépris :
« La nécessité de ce référendum pourrait laisser songeur, là où les élections de septembre 2015 étaient présentées comme un plébiscite sur l’indépendance. Mais il y a peu de logique à trouver dans les pirouettes improvisées des nationalistes bourgeois, en dehors de leur volonté de sauver leurs carrières et leurs réputations dans le court-­terme. »
— « Le référendum sur l’indépendance et la question nationale catalane », 5 septembre 2017
Deux jours avant le référendum, ils ont cherché à couvrir leurs arrières en affirmant qu’« un vote OUI est un vote contre le régime de 1978 » (« Catalogne : déclaration de la TMI sur le référendum d’indépendance », 29 septembre 2017). La seule constante dans les manœuvres de la TMI c’est l’opportunisme, l’hostilité au léninisme et à la libération nationale. Les comparaisons de La Riposte entre le Québec, la Catalogne et l’Écosse sont fausses, droitières et malhonnêtes.
Fightback : Tribun de l’unité canadienne, contre la loi 101
En tant que léninistes au Québec et au Canada, nous cherchons à construire un parti révolutionnaire binational, mais notre perspective c’est deux partis dans deux États séparés. La précondition pour construire un tel parti est que nos camarades au Canada anglais soient les défenseurs les plus conséquents de la libération nationale du Québec. Il est essentiel pour la libération des travailleurs anglophones qu’ils rompent avec le chauvinisme anti-­québécois de leur bourgeoisie. Ce combat que nous menons découle du principe communiste qu’une nation qui en opprime une autre ne saurait être libre. Cette perspective a été acquise au cours d’une dure bataille interne où la Ligue communiste internationale a rompu décidément avec de mauvaises positions et renoué avec la continuité marxiste sur la question nationale (voir Spartacist édition française no 43, été 2017). Cette bataille a posé les bases ­programmatiques pour construire un véritable parti léniniste tribun du peuple au Québec et au Canada.
Pour La Riposte c’est le contraire. La préoccupation principale de leurs camarades de Fightback au Canada anglais est de s’opposer au nationalisme québécois. D’ailleurs, les demandes sur le Québec, qui figurent sur le programme à l’endos de chacun des journaux de Fightback et de La Riposte, changent selon la langue de publication. Alors qu’en français ils se proclament pour « faire tomber l’État fédéral capitaliste canadien » et appellent les travailleurs québécois à « s’unir avec ceux et celles qui combattent l’État canadien, donc les travailleurs anglo-­canadiens », leur programme en anglais ne contient aucune trace de cette rhétorique et aucun appel à ce que les travailleurs anglophones luttent contre le chauvinisme canadien. On voit clairement que la nouvelle posture de La Riposte, c’est uniquement pour que la branche québécoise puisse se couvrir le derrière. Le nouvel article de La Riposte/Fightback a beau avoir quelques phrases ici et là sur le chauvinisme anglophone, l’écrasante majorité de leurs articles sur la question nationale est dirigée contre le nationalisme des Québécois, des opprimés.
Dans leur article suivant la « vague orange » de 2011 (uniquement en anglais), on voit les vraies couleurs de La Riposte et de Fightback. Cet article méprisant, qui s’oppose à la loi 101, blâme entièrement le mouvement ouvrier québécois pour la division de la classe ouvrière au Canada et fait disparaître le chauvinisme du NPD. Encore pire, l’article blâme le NPD pour avoir été trop conciliant sur la question nationale :
« Cependant, à certains moments de la campagne, certaines des idées mises de l’avant, particulièrement par Thomas ­Mulcair, allaient plus loin que d’apaiser la méfiance défensive des Québécois. »
— « What social forces led to the NDP wave in Quebec? », 27 juillet 2011 (traduit par nos soins)
Pourquoi le NPD profondément anglo-­chauvin était-­il trop sympathique aux Québécois pour Fightback? Parce que ­Mulcair a parlé contre certaines des voies de contournement de la loi 101, comme les écoles-­passerelles. Fightback s’exclame : « Malheureusement, le NPD s’est mêlé de cette question, soutenant les mêmes slogans que les nationalistes, “fermez les voies de contournement”, “défense de la langue française”, etc... ». C’est l’un de leurs seuls articles qui traitent de la loi 101, mais leur position est parfaitement claire :
« Cette loi ne fait que renforcer la ghettoïsation, particulièrement à Montréal, des travailleurs anglophones et francophones. Elle a créé une société où les enfants sont élevés dans deux environnements séparés à partir d’un très jeune âge. Si on veut savoir d’où le chauvinisme canadien et le nationalisme québécois tirent leur virulence, ce fait joue un rôle des plus pernicieux pour renforcer ceux-­ci. »
Non, la loi 101 est une réponse légitime à des siècles d’imposition de l’anglais ! La position de Fightback sur la question linguistique est une position chauvine assimilationniste qui nie l’autodétermination du Québec.
Notre programme pour résoudre la question linguistique au Québec c’est l’indépendance. À défaut de l’indépendance, nous défendons toutefois la loi 101. Il s’agit d’une mesure défensive contre la politique d’assimilation forcée de la bourgeoisie anglophone. Pour les léninistes, l’égalité des langues passe par la lutte contre les privilèges de la langue des oppresseurs. Malgré cette loi, les privilèges de l’anglais demeurent. Le programme anglo-­chauvin de Fightback/La Riposte, en défense des privilèges de l’anglais et contre l’indépendance, est l’expression de leur programme réformiste sur la question nationale. Comme le disait Lénine :
« Un changement réformiste est celui qui n’ébranle pas les bases du pouvoir de la classe dominante, dont il n’est qu’une concession, et qui maintient sa domination. Un changement révolutionnaire sape le pouvoir jusque dans ses fondements. Dans le programme national, le réformisme n’abolit pas tous les privilèges de la nation dominante ; il n’établit pas l’égalité complète des droits ; il ne supprime pas toutes les formes d’oppression nationale. »
— « Bilan d’une discussion sur le droit des nations à disposer d’elles-­mêmes », 1916
La Riposte n’a pas plus comme programme celui de libérer le Québec de son oppression nationale que celui d’une révolution socialiste. Ceux qui veulent lutter pour construire un parti révolutionnaire d’avant-­garde capable de mener la lutte pour une république ouvrière du Québec et pour un avenir communiste devraient se rallier à la bannière de la Ligue communiste internationale et de la Ligue trotskyste, la véritable continuité léniniste.

Tout le mouvement ouvrier doit appuyer les grutier Pour le contrôle syndical de la santé et de la sécurité au travail !

Supplément à République ouvrière
Juin 2018
Tout le mouvement ouvrier doit appuyer les grutier
Pour le contrôle syndical de la santé
et de la sécurité au travail !
23 Juin 2018 — Depuis une semaine, les grutiers à travers le Québec défient courageusement les patrons et le gouvernement en refusant d’aller au travail, et ce malgré les menaces d’amendes et de peines d’emprisonnement. Les travailleurs ont raison de se battre contre le nouveau règlement, qui réduit les exigences de la formation de grutier en ne rendant plus obligatoire le diplôme d’études professionnelles (DEP) pour opérer une grue. Le métier de grutier est dangereux et ce sont les vies des travailleurs et du public qui sont en jeu. Suivant l’introduction du DEP, le nombre de décès d’opérateurs de grues a diminué de 66 %. La santé et la sécurité au travail est une cause qui concerne toute la classe ouvrière. Les travailleurs n’ont pas à mourir pour les patrons qui ne cherchent qu’à accumuler les profits sans aucun égard pour la vie de ceux qu’ils exploitent. Les syndicats doivent avoir le contrôle de la santé et de la sécurité au travail, pas les boss, ni la CCQ ni la CNESST ; ils doivent imposer le droit pour tout travailleur de fermer les sites de travail dangereux. Il faut des comités syndicaux de santé et de sécurité complètement indépendants des patrons et du gouvernement.
Partout dans la province les chantiers sont paralysés. Les patrons, les médias, le gouvernement et la CCQ sont unis dans une campagne hystérique de répression et de salissage. Les travailleurs aussi doivent être unis : les grutiers ne doivent pas rester seuls face à cette offensive. Ça fait des décennies maintenant que les travailleurs québécois accumulent les défaites — assez, c’est assez ! Le mécontentement est palpable : les infirmières, les travailleurs de la STM et toute l’industrie de la construction regardent attentivement l’exemple des grutiers. L’ensemble du mouvement ouvrier doit se mobiliser pour défendre les grutiers contre les amendes et les menaces de prison et en soutien à leur lutte pour la santé et la sécurité. Les grutiers ne luttent pas uniquement pour eux-­mêmes, mais pour tous les travailleurs de la construction. Maçons, soudeurs, monteurs, menuisiers, etc., sont aussi mis en danger par la réforme du gouvernement et sont les alliés naturels des grutiers. Tous devraient lutter côte à côte dans un même syndicat. Une industrie, un syndicat ! Pour le contrôle syndical de l’embauche !
Comme dans le cas de la grève de la construction de 2017, qui a été cassée par une loi spéciale, l’État et ses juges volent au secours des patrons. Cette fois ils crient à la « grève illégale » et les travailleurs et les syndicats font face à des amendes et sont même menacés de peines d’emprisonnements. Il ne faut s’attendre à rien de moins venant de la dictature de la classe capitaliste. Peu importe le gouvernement (PQ, PLQ, CAQ ou QS), l’État capitaliste défend les profits et l’exploitation avec ses outils répressifs : police, tribunaux, prisons et (dans le cas du fédéral) armée. La CCQ est un organisme qui réglemente l’industrie de la construction dans l’intérêt des patrons et ne peut être mise au service des travailleurs. À bas les persécutions antisyndicales du gouvernement !
Ce qu’il faut c’est un parti ouvrier qui va lutter pour un État où ce sont les travailleurs qui commandent, et où la production servira l’intérêt collectif et non les profits. La Ligue trotskyste lutte pour construire un tel parti, pour l’indépendance du Québec et pour le socialisme. Pour la république ouvrière du Québec !

Free Imprisoned Whistle-Blower Reality Leigh Winner And Native American Leader Leonard Peltier Stand-Out Davis Square MBTA Subway Stop-Holland Street Side, Somerville-5 PM - 6 PM Thursday July 19, 2018


Free Imprisoned Whistle-Blower Reality Leigh Winner And Native American Leader Leonard Peltier Stand-Out Davis Square MBTA Subway Stop-Holland Street Side, Somerville-5 PM - 6 PM Thursday July 19, 2018



Native American leader Leonard Peltier who has been in poor health should be pardoned by President Trump and we will take time this month to speak about his case along with the latest developments in the Reality Leigh Winner case.



We Will Not Leave Reality Leigh Winner Behind-We Still Say Don’t Prosecute The Truth



Ms. Winner had been charged under the Espionage Act, a 100-year-old statute originally designed for spies and saboteurs aiding foreign governments in time of war, for allegedly giving a document vital to the public’s understanding of potential Russian interference in U.S. election systems to Intercept, an on-line news organization. Ms. Winner earlier this year has been denied her appeal for bail by the federal 11th Circuit Court of Appeals which precluded her release before trial.



On June 26th she entered a guilty plea to the espionage charge.   W e can only speculate on the reasons why Ms. Winner did so, but some of them are apparent as we have followed the case with the federal prosecutors holding back documents from her defense attorneys in preparation for trial, in Augusta Federal Court.  Although sentence has not been passed, she faces five years and three months (she has now served over a year in pre-trial confinement, which will count toward her time). Having pleaded guilty, Ms. Winner has given up her right to appeal the espionage statute as applied to her or its constitutionality. She will continue to stay in the Lincoln County jail for the next several months until her sentencing date.  







We believe the projected sentence against Ms. Winner is grossly disproportionate to her alleged offense and is designed to create a chilling effect on investigative journalism by dissuading sources from sharing information that is critical to the public interest. We are still dedicated to raising public awareness of Winner’s case in light of the U.S. government’s persistent abuse of the Espionage Act. As in the Chelsea Manning case, conviction does not end our support for Ms. Winner who like other political prisoners needs to know that those outside the prisons are still concerned about her welfare. We project a letter-writing campaign in solidarity and once sentence is passed a pardon campaign in the future.



For more information-Goggle “Stand With Reality” to reach her Facebook page.  Also Google for an informative article on Ms. Winner’s life in the December 2017 New York magazine.    



We will be at the Davis Square MBTA stop (Holland Street side) in Somerville –Thursday July 19th 5 PM to 6 PM for our tenth stand-out in defense of whistle-blower Reality Leigh Winner-The Committee for International Labor Defense-Smedley Butler Brigade -Veterans for Peace (labor donated)

Once Again Through The Sherlock Holmes Miasma-Round Up The Usual Private Eyes- Sir Arthur Conan Doyle’s-Based “Voice Of Terror” (1942)-A Film Review


Once Again Through The Sherlock Holmes Miasma-Round Up The Usual Private Eyes- Sir Arthur Conan Doyle’s-Based “Voice Of Terror” (1942)-A Film Review






DVD Review



By Seth Garth



Sherlock Holmes And The Voice Of Terror, starring foppish Basil Rathbone, fellow fop Nigel Bruce, Evelyn Ankers, 1942



Finally, I have gotten rid of the lame idea of having to do “dueling” reviews with young pup Will Bradley in this seemingly endless series of Sherlock Holmes flics. This is the series where Sherlock, played by aging dandy Basil Rathbone, and his male companion, make of that what you will, funky Doc Watson, played by foppish Nigel Bruce have been resurrected from late Victorian times to World War II times when it really was touch and go whether there would be some sun setting on the British Empire courtesy of Hitler’s Third Reich.



In this either twelve or fourteen series I can’t get a straight answer about how many they did they do their bit, do more than yeomen’s work, maybe OBE work to stem the freaking Nazi tide, a movement that had more than a few supporters in high places in old London town. Hell, the joint was crawling with them. In the previous ten or so reviews I have under the guiding hand of our esteemed site manager, Greg Green, aka the guy who hands out the assignments and hence esteemed, had to “battle” young Bradley for the true meaning of the Holmes myth. Greg’s idea, foolish idea if he dares to print this, was to have an old-timer vs. fresh look at the films to see what flushed out. I will not bore the reader with the details of that dispute, essentially a question of challenging the myth about the supposedly platonic Holmes-Watson relationship with hard evidence or their then closeted love for each other and their joint knee-deep involvement in every criminal operation from illegal drugs to armed robberies and more in greater London using the private eye gag as a cover. Against Will’s unbelievable naivete, really head in the sand, both on the true sexual relationship between the two men and the way they really supported themselves in the lap of luxury and idleness in their Bake Street digs.  



But enough of that, and good riddance, since Greg has now seen that the younger generation does not give a fuck about the old has-been Holmes and Watson and get their idea of this match-up from later Robert Downey, Junior-type interpretations of the Holmes myth. So with the film under review Voice of Terror I will just do what my old friend Sam Lowell, a fellow reviewer who is now, rightly so, under siege in his own older-younger writer wars called giving the ‘skinny.”



Apparently not trusting the vaunted foreign and domestic intelligence operations, MI5 and MI6 (the latter the one that one Bond, James Bond, took out of disgrace after Kim Philby ran the organization a merry chase during the early post-World War II Cold War period Winny Churchill kept warning about) the British intelligence inner council, you know the lords and such who ran things into the ground called in Holmes and by extension Watson to stop the flow of Nazi saboteurs and propaganda flooding Merry Olde England in post Munich, post Neville Chamberlain times. They really were running amok creating mortal terror among the ordinary citizenry especially with their radio broadcasts, their voice of terror broadcasts, about bad things happening in the country before they happened. Have everybody on edge. Looked like curtains for old John Bull (and his colonial tyranny).          



Off to work, off to figure out who was running the operation, the hearty team is stopped in its tracks when one of its operatives is killed trying to find out who is working for the filthy Nazis and where. All of this leads to two things first grabbing that operative’s wife Kitty, played by screaming Evelyn Ankers (who is not the dreaded voice of terror in this one like she was in a series of forgettable horror films, okay) and pumping her for information about the last words of her late husband. This is nothing but a ruse, an inner circle joke between Holmes and Watson since the last word was “Christopher,” meaning the dark and mysterious Christopher Wharves which they were quite familiar with from their trolling for “dilly boys” who worked the area and whose services both men were very familiar with. (If you are not familiar with the term “dilly boys” look it up but remember that reference to their sexual preferences and you will not be far off.) Be that as it may this was also the hideout of the key German operatives who had their own off-beat sexual proclivities to take care of. In any case through either Holmes or Watson’s stupidity they and Kitty were “captured” casing the area. Eventually they escaped as to be expected and found out that a German espionage operation was planned for southern England.



Off they go and from this point on you have to do some serious suspension of disbelief. As it turned out as almost anybody could tell who has read at least one detective novel in their lives this had to be an inside job. And it was. One of the esteemed members of the inner council was a traitor (remember I told you the sceptered island was swarming with Nazi sympathizers in high places) and that was that. Well not quite because Kitty in her attempts to thwart the Nazi scum took a fall, got killed holding off the leader of the Nazi thugs. A good soldier. Here is where that “suspension of disbelieve” comes in. Of course a member of the inner council could not be a British traitor, this before the Philby Cambridge spies exposes, no way, so the gag is that that person was an impostor, a German of similar appearance and status, sent as an infiltrator to England after killing the real guy. What gave him away. Well the real guy had a scar from an early age. The imposter’s was only about twenty years old and so it was another case of “elementary, dear (note the “dear”) Watson.” WTF. And you wonder why I have spent some considerable time bursting this balloon, taking these overblown amateurs to school who guys like Larry Larkin, Sam Spade, and Phil Marlowe, would have had for lunch and still have time for a nap.    

    

*Poet's Corner- William Wordsworth's Ode To The French Revolution

Click On Title To Link To William Wordsworth's Web Page.

Commentary

Here is William Wordsworth's famous ode to the beginning of the French revolution full of all the youthful enthusiasm such a world historic event can elicit. That he, like many another former 'friend' of revolutions over the ages, went over to the other side when things got too hot does not take away from his efforts here.


The French Revolution as it appeared to Enthusiasts


. Oh! pleasant exercise of hope and joy!
For mighty were the auxiliars which then stood
Upon our side, we who were strong in love!
Bliss was it in that dawn to be alive,
But to be young was very heaven!—

Oh! times, In which the meagre, stale, forbidding ways
Of custom, law, and statute, took at once
The attraction of a country in romance!
When Reason seemed the most to assert her rights,

When most intent on making of herself
A prime Enchantress--to assist the work
Which then was going forward in her name!
Not favoured spots alone, but the whole earth,

The beauty wore of promise, that which sets
(As at some moment might not be unfelt
Among the bowers of paradise itself )
The budding rose above the rose full blown.

What temper at the prospect did not wake
To happiness unthought of? The inert
Were roused, and lively natures rapt away!
They who had fed their childhood upon dreams,

The playfellows of fancy, who had made
All powers of swiftness, subtilty, and strength
Their ministers,--who in lordly wise had stirred
Among the grandest objects of the sense,

And dealt with whatsoever they found there
As if they had within some lurking right
To wield it;--they, too, who, of gentle mood,
Had watched all gentle motions, and to these

Had fitted their own thoughts, schemers more wild,
And in the region of their peaceful selves;--
Now was it that both found, the meek and lofty
Did both find, helpers to their heart's desire,

And stuff at hand, plastic as they could wish;
Were called upon to exercise their skill,
Not in Utopia, subterranean fields,
Or some secreted island, Heaven knows where!

But in the very world, which is the world
Of all of us,--the place where in the end
We find our happiness, or not at all!

William Wordsworth

*In Honor Of The 229th Anniversary Of The French Revolution- The Pre-Revolutionary Period- William Doyle's View

Click On Title To Link To Wikipedia's Entry For The French Revolution. As Always With This Source It Is A Good Place To Start In Order To Look Elsewhere For More Specific, And Sometimes More Reliable, Information.

Book Review

The Origins Of The French Revolution, Second Edition, William Doyle, Oxford University Press, 1989


This year marks the commemoration of the 227th Anniversary of the great French Revolution. Democrats, socialists, communists and others rightly celebrate that event as a milestone in humankind’s history. Whether there are still lessons to be learned from the experience is an open question that political activists can fight over. None, however, can deny its grandeur. Well, no one except those closet and not so closet royalists and their epigones who screech in horror and grasp for their necks every time the 14th of July comes around. They have closed the door of history behind them. Won’t they be surprised then the next time there is a surge of progressive human activity?

********

All great revolutions, like the French revolution under review here, are capable, especially when they are long over, of being analyzed from many prospectives. Moreover, official and academic historian have no other reason to exist except to keep revising the effects that such revolutions have had on future historical developments. Left wing political activists, on the other hand, try to draw the lessons of those earlier plebeian struggles in order to better understand the tasks ahead. As part of that understanding it is necessary to look at previous revolutions not only from the position of how it effected the plebes but to look at from the position of those who do not see the action of the plebeian masses as decisive, at least for the French Revolution. If one wants to get a feel for the old way of looking at history from the top down then you can do no better than to look at the fairly recent example of Professor William Doyle’s “Origins Of The French Revolution”.

If one, like this reviewer, spends his or her time looking at the base of society (here the urban sans culottes, the landless peasants and displaced village artisans)to see how those forces were brought to political life, organized, made politically effective (if only for a time, as noted above, before they as individuals like society in general also run out of revolutionary steam) and how they put pressure on their leaderships and how those leaderships responded to those pressures then one downplays the other social forces that are in play in a revolutionary period. Great revolutions, however, create all kinds of turmoil in layers of society that previously were dormant or were in control, although shakily. In that regard, virtually a sure sign that a pre-revolutionary situation exists is when a portion of the old ruling elite (or their agents) begins to make revolutionary noises.

Professor Doyle has taken that important insight and made it one of his central arguments, that is , in the end the upwardly mobile, self-improving nobility (the meritocracy in today’s terms) in France rather than being frustrated with the old regime just wanted to tweak things here or there in order to make it more efficient. This is where his emphasis on looking at the effect of policies at the top of society leads him to a false conclusion. If revolutions merely occurred just because of the question of problems with circulation of elites then the plebeian masses of the cities (led by the sans culottes here) and those of the countryside (the peasants and village artisans) could not have been brought onto the political stage in their wake.

That said, Professor Doyle is not alone in favoring this argument. I noted in a review of Professor Simon Schama’s “Citizen" for last year’s commemoration a very similar, if more lengthy and wide ranging argument. So in the end here is the real reason to grab this book with both hands. Part I of this work contains an incredible essay by Professor Doyle on the state of historical writing on the revolution since 1939 (up to 1988, the time of the second edition). He goes through the ebb and flow of various theories too numerous to detail here. Let us put it this way. If you want to find out the sources for various views on the French Revolution, at least in the academy, then this is your prime source. For that, if not for the general argument of the book, kudos Professor Doyle.

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Here is William Wordsworth's famous ode to the beginning of the French revolution full of all the youthful enthusiasm such a world historic event can elicit. That he, like many another former 'friend' of revolutions over the ages, went over to the other side when things got too hot does not take away from his efforts here.

The French Revolution as it appeared to Enthusiasts

. Oh! pleasant exercise of hope and joy!
For mighty were the auxiliars which then stood
Upon our side, we who were strong in love!
Bliss was it in that dawn to be alive,
But to be young was very heaven!—

Oh! times, In which the meagre, stale, forbidding ways
Of custom, law, and statute, took at once
The attraction of a country in romance!
When Reason seemed the most to assert her rights,

When most intent on making of herself
A prime Enchantress--to assist the work
Which then was going forward in her name!
Not favoured spots alone, but the whole earth,

The beauty wore of promise, that which sets
(As at some moment might not be unfelt
Among the bowers of paradise itself )
The budding rose above the rose full blown.

What temper at the prospect did not wake
To happiness unthought of? The inert
Were roused, and lively natures rapt away!
They who had fed their childhood upon dreams,

The playfellows of fancy, who had made
All powers of swiftness, subtilty, and strength
Their ministers,--who in lordly wise had stirred
Among the grandest objects of the sense,

And dealt with whatsoever they found there
As if they had within some lurking right
To wield it;--they, too, who, of gentle mood,
Had watched all gentle motions, and to these

Had fitted their own thoughts, schemers more wild,
And in the region of their peaceful selves;--
Now was it that both found, the meek and lofty
Did both find, helpers to their heart's desire,

And stuff at hand, plastic as they could wish;
Were called upon to exercise their skill,
Not in Utopia, subterranean fields,
Or some secreted island, Heaven knows where!

But in the very world, which is the world
Of all of us,--the place where in the end
We find our happiness, or not at all!

William Wordsworth

I Wasn’t Planning On This But These Days We Have To Start Thinking About Restarting An International Anti-Fascist United Front-Reflections On Dick Powell’s “Cornered” (1945)-A Film Review


I Wasn’t Planning On This But These Days We Have To Start Thinking About Restarting An International Anti-Fascist United Front-Reflections On Dick Powell’s “Cornered” (1945)-A Film Review






DVD Review



By Frank Jackman



Cornered, starring Dick Powell, Walter Slezak, Morris Carnovsky. Luther Adler, directed by Edward Dymtryk, produced by Adrian Scott, 1945



I took this film review with all hands. This anti-fascist film Cornered from 1945 which featured performances by two  men, Luther Adler and Morris Carnovsky and two men director Dymtryk (who would later turn stoolie to protect his oh so very precious career) and producer Adrian Scott, who were to be very soon on the notorious and scandalous Hollywood black-list as the post-World War II red scare Cold War night descended on the Western World is just the vehicle I needed to express some things about what is going on in the United States in an age when the fascists here (and internationally) are hearing the siren call of their return to the glory days. I had not thought as I passed my sixth decade that I would be spending time, much time anyway, worrying about the rise of the fascist movement kindled by events emanating from the White House and other high spots in the Western firmament. So be it. The fascists were buried deep down in some hole and as this film, this now cautionary tale film, points out they are keen to arise like phoenix from the ashes. As the main notorious villain and object of an international manhunt, Jarnac, played by red scare Cold War black-listed Luther Adler, said when confronted by the anti-fascists toward the end of the film as long as there are hunger men (and women) ignored by the “winners” in the global economy there will always be people like him ready to follow any half-mad adventurer. Good point, and a good reason to seriously re-start that international anti-fascist united front while there is still time, while the fascists and their allies, acknowledged and not so, are still relatively small in numbers. Remember 1933 was too late and maybe 1923 had been too (the year of the Munich putsch attempt).             



I should explain that when I mentioned I grabbed this film with “all hands” I was understating the case since the reader may not know that I have not done a film review since the days of the East Bay Other in the late 1970s before it folded like many other alternative hard-copy operations. Then I was primarily interested in French cinema, Godard, Truffaut, Celine, Dubois and other European cinematic efforts with an occasion scape handed to me by editor Sally Simmons doing film noir material helped by my association with Sam Lowell who wrote the definitive book on the subject back in the 1970s. Sam, a guy I grew up with in North Adamsville and I spent many an ill-advised (then) afternoon watching noir double-features at the old Strand Theater which was our home away from home when things got too crazy in our respective large households.



As I mentioned this film can stand as a cautionary tale for our times as well as a summing up for what happened, what ignited the backdrop to World War II. The fascists, called other names like Nazis and ultra-nationalist but fascists will do these days, rose up to smite the calm Europe, the so-called calm Europe from the days when World War I was thought, even by rational men after the carnage, to be the war that ended all wars. But like all mass movements which built up a head of steam they expanded internationally, had supporters who went the German and Axis tanks rolled in across Europe acted as fifth columns, acted in defense of the new world order as if their lives depended on it. Which it did if they lost. But when they were riding high, well, scum, like the main villain Jarnac, a Frenchman, a Vichy when the Fascists came storming into France, taking Paris and leaving the south to be administered by collaborators worked like seven dervishes to keep their power and place. Among Jarnac’s actions, the one that drives the action of the film and which will eventually lie him low he summarily had a cadre of resistance fighter shot and buried in their hideout caves. This Jarnac then left for parts unknown leaving little or no paper or physical trail behind him except that he was to be considered dead, not real dead but fake dead so you know which way the winds will blow hereafter.     



Among the resistance fighters executed in the caves was the too short time married wife of one Canadian Air Force pilot,  Gerard, played by Dick Powell last seen in this space, according to Seth Garth who did the review, in the film adaptation of  Raymond Chandler’s Private Detective Phillip Marlowe classic Farewell, My Lovely ( on screen titled Murder, My Sweet) also directed by Edward Dymtryk, who wanted to know, and know fast as you will find out, who ordered the execution of his own people, of Frenchmen, of his wife so it was personal with him. From various sources we find out that it was Jarnac and his underlings who did the dastardly deed and that Jarnac was presumed to be dead as already mentioned. Marlowe was a tough as nails no nonsense P.I. and Gerard is no less a tough anti-fascist fighter cum enraged widower. The chase is on. 



Not surprisingly, take note, Gerard, picks up Jarnac’s trail in Buenos Aires, meaning that Jarnac was not without resources, contacts or organization. (The “take note” part is today “on the low” there are similar resources available for fascists and their allies to do their dastardly work.) Of course Buenos Aires was a favored watering hole, a pleasant waiting area, for legions of fascists on the run as the clamp closed down on them in Europe so plenty of intrigue and cash are on the line. Getting nowhere for a while Gerard meets an independent agent who will sell his services to the highest bidder, played by Walter Slezak, who is out to make as many dishonest dollars as he can by working the rat hole circuit of scum fleeing Europe. He leads Gerard to Madame Jarnac, the widow, but she is really just a front, hired help to keep the charade going.



From that meeting on it is tag team who will get to Jarnac first-enter what Gerard thinks are some unsavory characters but who in reality are anti-fascist fighters looking for Jarnac too-to bring him to Nuremburg-style justice-to see him hang high if it comes to that. Gerard though keeps getting in his own way (which he will admit at the end) and after fake news Madame Jarnac gives him a sliver of information about where Jarnac might be meeting others to pull off some nefarious caper on the road back to the glory days, to power he is doggedly on the trail. Winds up grabbing Jarnac and killing him to the chagrin of the anti-fascist agents. It can’t happen here, it can’t happen again. Believe that if you will and dismiss this as a nice political thriller. Then look at today’s world headlines. Jesus.