France: Mothers denounce police brutality
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Since 17 November, there’s been widespread street protests and road blocks all over France by the ‘gilets jaunes’ (named after the hi-vis yellow vests they wear). They were sparked off by an increase in the tax on petrol while the rich had had a tax cut. The movement has grown and broadened its demands and now includes many more sectors – school students, ambulance workers, campaigners against police murders and racism, etc.
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Police repression has been ferocious, especially against secondary education kids who blockaded their schools. In one school alone (Mantes la Jolie, near Paris) over 150 students were arrested and forced by armed police to kneel down against a wall with their hands tied behind their backs. This received general condemnation, especially from parents horrified by how they children were treated.
The "Mothers Front", a parents trade union, issued a statement on 8 December denouncing police racism and brutality and their invasive presence in schools. They are planning various actions in defence of children and their right to organise.
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Arrests of students, Mantes-la-Jolie, 6 Dec. 2018
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FRANCE: FRONT DES MERES syndicat de parents MOTHERS FRONT parents trade union | |
Nous avons créé le Front de Mères, premier syndicat de parents des quartiers populaires. Nous l'avons crée parce que nous aimons nos enfants, parce que nous voulons mettre hors d’état de nuire le système raciste qui les détruit, parce que nous voulons leur transmettre tout ce qui pourra les rendre plus forts, à commencer par notre dignité, parce que nous voulons les éduquer à travers des valeurs d’égalité, de justice et de bienveillance, et parce que nous savons que sans lutte politique et collective, ce combat-là est vain. Notre projet s'inscrit dans une démarche d'éducation populaire, nous travaillons sur des projets concrets et locaux, sur du long terme, dans une perspective positive et constructive, et sur tout ce qui concerne l'éducation de nos enfants.
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We created the Mothers Front, the first tradeunion of parents in working-class neighbourhoods. We created it because we love our children, because we want to stop the racist system which destroys them, because we want to pass on to them everything that can make them stronger starting with our dignity, because we want to educate them with values of equality, justice and kindness, and because we know that without political and collective struggle, this fight is futile. Our project is part of a process of popular education, we work with a positive and constructive perspective on concrete local projects, as well as long term, and on all that concerns the education of our children.
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Les mères avec les lycéens réprimés par la police: ne touchez pas à nos enfants!
C'est en tant que mamans unies et déterminées que nous nous adressons à l’État : ça suffit, nous vous interdisons d'humilier, de mutiler et de détruire nos mômes ! Nous ne laisserons pas faire ! Nous protégerons nos enfants par tous les moyens nécessaires, parce que nous les aimons, que c'est notre avenir, et parce que c'est notre devoir de parents !
Depuis plusieurs jours, nos enfants lycéens et lycéennes subissent une infâme répression policière digne d'une dictature.
La guerre est déclarée à nos enfants à Ivry, Mantes-la-jolie, Garges, Paris, Orléans, Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Marseille et partout en France.
Nos assistons à des scènes où nos enfants sont humiliés, placés dans des positions dégradantes, rappelant les pratiques coloniales.
Nous entendons la police les menacer avec des insultes racistes et homophobes. Nos enfants sont illégalement placés et maintenus en garde à vue. Nous voyons, horrifiées, la police les mutiler à coups de flashballs, plusieurs d'entre eux ont perdu une main, ont le visage cassé, la mâchoire détruite. Quelle hypocrisie de la part d'un gouvernement qui dans le même temps veut interdire aux parents la fessée !
Nous ne sommes pas dupes concernant les objectifs de cette répression féroce : nous savons qu'il s'agit de défigurer la jeunesse de ce pays et de la terroriser pour éviter qu'elle vienne donner de la force au mouvement massif de contestation sociale, notamment autour des gilets jaunes. Nous savons que la garde à vue est utilisée comme arme de dissuasion pour empêcher les jeunes d'utiliser leurs droits les plus fondamentaux de s'exprimer et de manifester.
Nous ne sommes pas dupes, nous savons que cette répression s'inscrit dans le prolongement de l'Etat Macron qui veut expérimenter la présence policière au sein des établissements, qui nomme des gendarmes comme proviseurs adjoints, qui forme les chefs d'établissement aux techniques militaires.
Nous ne sommes pas dupes également du fait que le système d'oppression raciste ne traite pas nos enfants de la même manière selon leur classe et leur couleur de peau. Si tous les lycéen.nes qui manifestent aujourd'hui sont ciblés, nous savons que le pouvoir traite différemment les jeunes noirs et arabes, et les jeunes blancs des classes moyennes. Aux jeunes noirs et arabes habitant les quartiers populaires, et depuis des décennies, on dénie jusqu'à leur humanité. Ils ne sont même pas considérés comme des enfants, mais comme des délinquants. Nous savons aussi que ce système cherche par là à nous diviser. Mais aujourd'hui, nous ne sommes pas divisées ! Aujourd'hui, nous sommes solidaires. Car liées par le même sentiment d'amour pour nos enfants, liées également par le même sentiment d'inquiétude et d'angoisse pour eux.
Et c'est en tant que mamans unies et déterminées que nous nous adressons à l’État : ça suffit, nous vous interdisons d'humilier, de mutiler et de détruire nos mômes ! Arrêtez de maltraiter et de sexualiser le corps de nos enfants !
Nous ne laisserons pas faire !
Nous protégerons nos enfants par tous les moyens nécessaires, parce que nous les aimons, que c'est notre avenir, et parce que c'est notre devoir de parents !
Nous sommes solidaires des revendications légitimes de nos enfants, qui refusent qu'on restreigne « réforme » après « réforme » leurs champs des possibles et leurs perspectives d'avenir. Nous sommes solidaires de leurs revendications contre Parcoursup, la « réforme » du bac, la suppression de 2600 postes depuis septembre, et les discriminations dans le système scolaire le plus inégalitaire d'Europe.
Quant à notre revendication principale, elle concerne la police, qui n'a rien à faire dans l'école. Ni autour ! Nous exigeons une distance de sécurité entre nos enfants et la police. Et que les chefs d'établissement ne soient pas des relais de la police au sein de l'école. Car l'institution scolaire est aujourd'hui complice de la répression à l'égard des lycéen.nes et de l'atteinte à leurs droits fondamentaux en excluant les lycéen.nes qui bloquent les établissements, en leur refusant des salles de réunions, et en collaborant étroitement avec les services de police contre leurs élèves.Nous exigeons de l'institution scolaire qu'elle défende avant tout l'intérêt des élèves !
Dans ce sens, nous exigeons que soit respecté le droit de nos enfants à manifester et à s'exprimer. Nous refusons la criminalisation de leur engagement, cette forme de punition collective parce qu'ils osent se lever. Car notre rôle éducatif de parents c'est d'apprendre à nos enfants à refuser l'injustice et la violence.
Notre démarche est de long terme, mais nous prévoyons plusieurs actions concrètes dès les prochains jours :
• Nous sommes en train d'organiser une riposte juridique pour faire condamner l’État français. En ce sens, nous soutenons les plaintes déposées par les avocats de lycéen.nes victimes de violences policières Arié Alimi, Hosni Maati, Yassine Bouzrou, etc.
• Nous allons organiser des cellules de soutien pour les lycéen.nes victimes et leurs familles
• Nous sommes en train de rédiger une plaquette à destination de tous les lycéen.nes, avec leurs droits, les démarches à suivre, les contacts à appeler, etc
• Mais surtout nous allons protéger nos mômes, nous allons être des mères boucliers !!
• Nous nous rendrons dès ce lundi 10 décembre dans les lieux d'extrême répression, à Ivry, Mantes la Jolie, Garges, Villemonble, etc pour y faire bouclier face à la police et protéger nos enfants !
Car un pays où l'on détruit les enfants est un pays sans avenir,
Un pays où l'on terrorise les enfants se dirige vers la dictature et le fascisme.
Nos enfants, c'est notre vie, notre espoir ! Protégeons-les contre les violences d’État !
A toutes les mamans de France, rejoignez-nous!
FRONT DE MÈRES
MÈRES SOLIDAIRES
COLLECTIF DES MÈRES DE BERGSON
COLLECTIF DES MÈRES D'ARAGO
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Mothers with the school children repressed by police: do not touch our children!
As united and determined mums, we want the State to know that: enough is enough, we forbid you to humiliate, maim and destroy our kids! We will not allow it! We will protect our children by any means necessary, because we love them, it is our future, and because it is our duty as parents!
For several days, our high school children have suffered infamous police repression akin to a dictatorship.
You have declared war on our children in Ivry, Mantes-la-Jolie, Garges, Paris, Orleans, Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Marseille and everywhere in France.
We witness how children are humiliated, placed in degrading positions, reminiscent of colonial practices.
We hear the police threatening them with racist and homophobic insults. Our children are illegally taken into custody and held. We see, horrified, the police mutilate them with flashballs, a number of them have lost a hand, have a smashed face, a destroyed jaw. What hypocrisy on the part of a government which at the same time wants to ban parents from spanking!
We are not fooled about what the goals of this fierce repression are: we know it’s about disfiguring the youth of this country and terrorizing them to prevent them from adding strength to the massive movement of social protest, in particular around the yellow vests. We know that police custody is used as a deterrent to prevent young people from exercising their most basic rights of expression and demonstration.
We are not fooled, we know that this repression is an extension of the Macron state that wants to try having a police presence in our schools, appoints gendarmes as deputy headmasters, and training school heads in military techniques.
We are not fooled, we also know that this system of racist oppression treats our children in a different way according to their class and their skin colour. Even if all the high school students who are demonstrating today are targeted, we know that the power treats Black and Arab youth differently than it treats middle class white youth. For decades, Blacks and Arabs youth living in working class neighbourhoods have denied even their humanity. They are not even considered children, but delinquents. We also know that this system seeks to divide us. But today, we are not divided! Today, we stand together. Because we are bound by the same feeling of love for our children and by the same feeling of worry and anguish for them.
And it is as united and determined mums that we tell the State: enough is enough, we forbid you to humiliate, mutilate and destroy our kids! Stop mistreating and sexualizing the bodies of our children!
We will not allow it!
We will protect our children by any means necessary, because we love them, it is our future, and because it is our duty as parents!
We stand in solidarity with the legitimate demands of our children, who refuse "reform" after "reform" narrowing their scope of possibilities and their future prospects. We stand in solidarity with their demands against Parcoursup, the "reform" of the baccalaureate, the elimination of 2600 posts since September, and discriminations in the most unequal school system in Europe.
As for our main demand, it concerns the police: they have no place within school. Or around it! We demand a safe distance between our children and the police. And school managers must not be extensions of the police within the school. The school institution is now complicit with the repression of high school students and the violation of their fundamental rights by excluding those who block schools, refusing them meeting rooms, and working closely with the police against their own students. We demand that school institution defends above all the interest of its pupils!
That is, we demand respect for the right of our children to demonstrate and express themselves. We refuse this criminalisation of their involvement, this collective punishment because they dare to stand up. Because our educational role as parents is to teach our children to reject injustice and violence.
What we are doing is long-term, but we are planning several concrete actions in the coming days:
• We are organizing a legal response to condemn the French State. That is, we support the complaints lodged by the lawyers of high school students victims of police violence Arié Alimi, Hosni Maati, Yassine Bouzrou, etc.
• We will organize support cells for high school students and their families.
• We are writing a booklet for all high school students, with their rights, steps to follow, contacts to call, etc.
• But above all we will protect our kids, we will be ‘mother shields’!!
• We will go this Monday, 10 December, to areas of extreme repression, Ivry, Mantes la Jolie, Garges, Villemonble, etc., to be shields from the police and protect our children!
Because a country where children are destroyed is a country without a future.
A country where children are terrorized is heading towards dictatorship and fascism.
Our children are our life, our hope! Let’s protect them against state violence!
To all the mothers of France, join us!
MOTHER'S FRONT
MOTHERS IN SOLIDARITY
COLLECTIVE OF MOTHERS OF BERGSON
COLLECTIVE OF MOTHERS OF ARAGO
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